6ème arrondissement – Mireille vend ses marrons devant le jardin du Luxembourg

060028 - Mireille vend ses marrons devant le jardin du Luxembourg

 

L’hiver est là et les vendeurs de marrons reviennent sur nos trottoirs. Mireille s’est installée devant les grilles du jardin du Luxembourg, avec sa carriole, son chaudron garni de charbon de bois et sa plaque trouée. Tous n’ont pas cet équipement sophistiqué et se contentent souvent d’un caddie emprunté à quelque supérette, et d’un vieux bidon d’huile au couvercle percé à coups de tourne-vis. Mais le principe est le même et la bonne odeur du marron fait s’arrêter le passant dès les premiers froids. Quel plaisir que de réchauffer ses doigts en entourant le petit sac bien rempli et de déguster le marron fumant, cette grosse chataigne greffée dont on dit que les meilleures sont originaires d’Ardèche. Mais on dit aussi que celles qu’on déguste au coin des rues viennent souvent d’Italie, car moins chères… Mais ne le répétez pas.

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1er arrondissement – Le Christ Inn’s rue Montmartre

010045 - le Christ Inn's rue Montmartre

 

Ce restaurant fièrement installé au 15 de la rue Montmartre portait le doux nom du Cochon à l’Oreille, ce qui nous rappelle qu’au temps des Halles et du ventre de Paris, les bouchers du pavillon tout proche venaient au petit matin y boire un verre et souvent s’y restaurer. Récemment transformé, on a mis son magnifique comptoir en étain au fond pour dégager un peu de place, et renommé l’endroit Christ Inn’s en hommage à celle qui depuis tant d’années oeuvre à inscrire des pages d’histoires à ce lieu et à ce quartier. Il a heureusement conservé ses mosaïques murales qui évoquent l’arrivée du train rue Baltard ou le déballage des vendeuses de fruits et de légumes devant l’église saint Eustache. Et, avec un peu de chance, vous pourrez y lever votre verre avec André Camboulas, alias Clown BonBon, grand inspirateur des lieux et d’autres bistrots légendaires.

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20ème arrondissement – Le Criterium sauvage des Cascades

20ème arrondissement - Le Criterium sauvage des Cascades

 

Organisé par la Commune de Belleville-Ménilmontant, ce criterium a lieu tous les ans avec comme base un petit café restaurant comme on les aime, La Fontaine d’Henri IV, rue des Cascades, à quelques mètres du fameux regard d’eau Saint Martin qui protège une captation d’eau potable qui dégringole jusqu’aux Arts et Métiers, à l’emplacement de l’ancienne abbaye de Saint Martin des Champs. Les règles de ce criterium? Il n’y en a pas ou presque. Tout ce qui roule, vélo, planche à roulettes, chaise de dactylo, tout cela va très bien, il suffit juste de parcourir dix fois le trajet pour connaître la gloire. Tous les arrêts sont autotisés, en particulier ceux pour se désaltérer à quelque comptoir accueillant. C’est vous dire si on ne s’ennuie pas et si les concurrents et les spectateurs s’en donnent à coeur joie.

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1er arrondissement – Le Pharamond

1er arrondissement - Le Pharamond

 

Quel drôle de nom que ce Pharamond. On l’attribua au premier roi des Francs dont on voulait à tout prix faire le premier Mérovégien. Visiblement, rien n’est moins certain. Peu importe, le nom eut son heure de gloire depuis le moyen âge. Quant au restaurant le Pharamond, niché rue de la Grande Truanderie, il a été fondé en 1832, est classé à l’inventaire des monuments historiques et peut se targuer d’avoir accueili Clemenceau, Fitzgerald, Hemingway, F. Mitterrand, Lino Ventura, Coluche… Nous on aime bien le décor très bistrot de luxe, sa terrasse et ses quatre salons privés, tant prisés par nos grands bourgeois du dix-neuvième siècle et au-delà pour y organiser quelques parties fines, comme on dit.

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18ème arrondissement – La rue Berthe

18ème arondissement - La rue Berthe

C’est devenu une innocente manie, quand je passe en haut de la rue Berthe, je m’arrête quelques instants pour profiter de sa perspective. C’est le soir qu’il faut venir flâner ici. La pharmacie, du haut de sa rambarde, lorgne la place Emile Goudeau et ce qui reste du Bateau Lavoir, quelques passants se hâtent et les derniers touristes tournent leur plan dans tous les sens en espérant s’orienter jusqu’à la rue d’Orchampt pour voir enfin ce fameux Moulin de la Galette. Mais rien ne vaut finalement cette petite merveille de trottoir en rond, ces pavés luisants et ce creux qui semble inviter le promeneur à prendre son élan pour une dernière escalade de l’escalier de la rue du Calvaire jusqu’à la place du Tertre.

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18ème arrondissement – Marcher sur les murs rue saint Eleuthère

Paris 18ème - Marcher sur les murs rue Saint Eleuthère

Peter Pan n’aurait pas désavoué ces petits touristes en train de marcher sur les contreforts de la rue saint Eleuthère. Les monuments ne les intéressent guère et je ne les ai pas vu lever les yeux vers les sommets de cette basilique élevée pour implorer le pardon d’une dégradation morale qui aurait amené la défaite de la France en 1870 et expier les crimes de la Commune. D’ailleurs, les touristes ne font pas autre chose, je parle des adultes et des adolescents, ils montent en flots continus jusqu’au parvis de l’imposant monument religieux, les yeux rivés sur le bout de leur tennis, se retournent et s’assoient sur les dernières marches pour regarder Paris et sa lumière et souffler un peu. Après dix minutes de récupération, ils se surprennent à reprendre en coeur les refrains d’un musicien des rues et à applaudir aux exploits d’un jeune joueur de football qui jongle avec son ballon sur un parapet. Puis, ils redescendent, heureux de leur balade, une improbable gravure imprimée en Chine roulée sous le bras où il est vaguement question du Moulin Rouge… Quand aux enfants, il sera très difficile de les convaincre qu’ils n’ont pas volé vraiment, ne fut-ce qu’un instant, du côté de la rue saint Eleuthère.

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9ème arrondissement – Diane et sa fontaine au Rotary

090011 - la chambre à la fontaine du Rotary

Se promener nue dans sa chambre d’hôtel en admirant Diane au Bain et sa fontaine, avouez que cela a plus d’allure que de compter les vieilles roses sur un papier peint défraîchi. C’est ce que permet ce petit hôtel du neuvième arrondissement qui a su garder quelques vestiges d’un temps où la galanterie tenait la dragée haute au tourisme de masse. Pour les amateurs, une autre chambre propose un amour de chinoiseries où les rouges profonds et les laques vous inciteront aux nuits calines. L’art du dépaysement et du voyage sans trop s’éloigner, en somme. Le bonheur est au coin de la rue…

L’hôtel le Rotary

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2ème arrondissement – Le pigeon en terrasse rue Montorgueil

020015 - le pigeon en terrasse rue Montorgueil

Les pigeons à Paris n’ont pas la vie facile, même s’ils font souvent preuve d’une ingéniosité et d’une audace qui mériteraient un peu de respect. Celui-ci n’avait pas hésité à s’aventurer sur le guéridon d’une terrasse, en prenant bien soin tout de même de ne pas s’approcher trop près de la vitrine brisée. Puisqu’on vous dit que les bâches sont moins dangereuses et surtout plus jolies…

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4ème arrondissement – Derrière les bâches de la terrasse des Piétons

040044 – Derrière les bâches de la terrasse des Piétons

 

Quelles merveilles que ces bâches qui nous offrent par tous les temps le plaisir de siroter son café ou de dîner au sec tout en regardant les passants et les lumières de la ville. Et quand le petit béret d’une jolie femme entraîne l’image dans son sillage, quel bonheur. Oui, j’aime ces bâches et quant à ceux qui condamnent leur esthétique, qu’ils s’attardent quelques instants seulement sur les reflets, sur les lumières, sur les flous incertains qu’elles offrent à nos yeux fatigués de citadins comme autant d’incitations à la rêverie. Elles seront bientôt interdites, pour être remplacées par des panneaux rigides… Ah oui, la rigidité…Cette passion pour la ligne et la règle… J’avoue que parfois, un peu de vague ne nous ferait pas de mal.

Cette bâche là est celle du restaurant Les Piétons, 8 rue des Lombards.

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2ème arrondissement – Le bar-tabac Le Balto

2ème arrondissement - Bar-tabac Le balto

Rien de plus banal que ce nom de Balto pour les bars-tabac. Chaque ville, chaque quartier a encore le sien, comme celui-ci, au coin de la rue Saint Marc et de la rue Montmartre. Qui se souvient que nos tabacs luttèrent pour le désendettement de la France, une mission de très longue haleine comme le montrent nos comptes publics? En 1926, la Seit, ancêtre de notre Seita, fut rattachée officiellement à la Caisse autonome de gestion des bons de la défense nationale, d’exploitation industrielle des tabacs et d’amortissement de la dette publique. On n’était pas à un amalgame près et on voit que certains de nos ministères d’aujourd’hui n’ont rien inventé. Quant à l’origine de ce nom de Balto, si répandu, il fait débat. Certains prétendent qu’il s’agit d’une allusion au chien de traîneau Balto qui participa en 1925 au transport d’un sérum entre Anchorage et Nome en Alaska mais je penche plutôt pour une allusion directe aux fameuses cigarettes Balto mises sur le marché en 1931, qui virent l’introduction du tabac blond en France jusqu’alors bastion inexpugnable du tabac brun. Quant à la marque Balto elle même, elle serait le diminutif de Baltimore dans le Maryland d’où venait ce tabac au goût d’ailleurs. Peu importe, asseyons-nous à cette terrasse et goûtons un peu au charme matinal du petit noir et de la lecture des nouvelles.

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