4ème arrondissement – Derrière les bâches de la terrasse des Piétons

040044 – Derrière les bâches de la terrasse des Piétons

 

Quelles merveilles que ces bâches qui nous offrent par tous les temps le plaisir de siroter son café ou de dîner au sec tout en regardant les passants et les lumières de la ville. Et quand le petit béret d’une jolie femme entraîne l’image dans son sillage, quel bonheur. Oui, j’aime ces bâches et quant à ceux qui condamnent leur esthétique, qu’ils s’attardent quelques instants seulement sur les reflets, sur les lumières, sur les flous incertains qu’elles offrent à nos yeux fatigués de citadins comme autant d’incitations à la rêverie. Elles seront bientôt interdites, pour être remplacées par des panneaux rigides… Ah oui, la rigidité…Cette passion pour la ligne et la règle… J’avoue que parfois, un peu de vague ne nous ferait pas de mal.

Cette bâche là est celle du restaurant Les Piétons, 8 rue des Lombards.

© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris

2ème arrondissement – Le bar-tabac Le Balto

2ème arrondissement - Bar-tabac Le balto

Rien de plus banal que ce nom de Balto pour les bars-tabac. Chaque ville, chaque quartier a encore le sien, comme celui-ci, au coin de la rue Saint Marc et de la rue Montmartre. Qui se souvient que nos tabacs luttèrent pour le désendettement de la France, une mission de très longue haleine comme le montrent nos comptes publics? En 1926, la Seit, ancêtre de notre Seita, fut rattachée officiellement à la Caisse autonome de gestion des bons de la défense nationale, d’exploitation industrielle des tabacs et d’amortissement de la dette publique. On n’était pas à un amalgame près et on voit que certains de nos ministères d’aujourd’hui n’ont rien inventé. Quant à l’origine de ce nom de Balto, si répandu, il fait débat. Certains prétendent qu’il s’agit d’une allusion au chien de traîneau Balto qui participa en 1925 au transport d’un sérum entre Anchorage et Nome en Alaska mais je penche plutôt pour une allusion directe aux fameuses cigarettes Balto mises sur le marché en 1931, qui virent l’introduction du tabac blond en France jusqu’alors bastion inexpugnable du tabac brun. Quant à la marque Balto elle même, elle serait le diminutif de Baltimore dans le Maryland d’où venait ce tabac au goût d’ailleurs. Peu importe, asseyons-nous à cette terrasse et goûtons un peu au charme matinal du petit noir et de la lecture des nouvelles.

© gérard Lavalette pour ParisCool, les photos de Paris