11ème arrondissement – Le Bistrot les Sans-Culotte de la rue de Lappe

Connue avant guerre pour ses très nombreux bals populaires, dont le Balajo reste un des plus célèbres et continue d’ailleurs à animer les soirées du quartier, la rue de Lappe, aux portes du faubourg Saint Antoine, était le lieu de détente des nombreux ouvriers du quartier et le lieu d’encanaillement des bourgeois, un peu comme Montmartre au début du siècle. Ruelles, bars, bals, mauvais garçons et prostituées faisaient l’attrait de ce coin de paris, réputé pour être le foyer de toutes les révolutions et autres mouvements populaires et revendicatifs. Aujoud’hui, les bars a tapas ont remplacé les petits cafés et les antiquaires pris la place des épiciers et autres Bof. Il reste encore quelques bistrots pour les nostalgiques, comme « Les Sans-Culottes » au 27, et une vie de quartier qui demeure étonnament chaleureuse. On se souvient du film de Cédric Klapisch, « Chacun Cherche son Chat » et de sa galerie de personnages attachants. Ils sont toujours là , un peu effrayés par l’évolution très rapide de leur quartier, mais fermement décidés à ne pas laisser les bourgeois leur voler leur vie de quartier. Ce n’est pas gagné. (2004)

© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris

8ème arrondissement – L’heure de tous d’Arman

8ème arrondissement - L'Heure de Tous d'Arman

Quel meilleur endroit que la cour du havre de la gare saint lazare pour cette magnifique sculpture d’Arman, intitulée « l’heure de tous »? On dit parfois qu’un train qui arrive à  l’heure ne fait pas les gros titres, mais avec cette oeuvre là , toutes les heures sont désormais propices pour n’importe quel voyage. il suffit de choisir la sienne… et de sauter dans le train!

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(photo 2004)

5ème arrondissement – Le Pont de la Tournelle

L’histoire du pont de la Tournelle fait penser très fort au  fameux sketch de la visite du château de Jacques Dufilho, dont la chapelle avait été entièrement, et plusieurs fois, détruite, brûlée et saccagée, mais que l’on visitait toujours. Le premier pont construit à  cet endroit, ou du moins le premier dont on parle, le fut en bois, simple passerelle donc que les crues emportèrent bientôt. Le second, toujours en bois, fut emporté également quelques années plus tard, mais par les glaces cette fois. Comme on avait décidé de lotir l’île Saint Louis et que rien ne peut arrêter un bon projet immobilier, un pont sérieux devenait indispensable pour permettre à  ses nouveaux habitants de gagner le quai saint bernard. Ce fut un certain Christophe Marie qui le rebâtit, en pierre cette fois. Six arches furent nécessaires pour résister aux flots tumultueux. Cela génait bien un peu la navigation fluviale, mais il résista mieux que ses précécesseurs, et il fallut attendre la crue de 1910 pour lui faire entendre raison. Le courant déchaîné lui infligea ce que les architectes nomment joliment des désordres. On dut le détruire en 1918 et on se résigna donc au béton. Les architectes, Pierre et Louis Guidetti, eureut le bon goût de le parer de pierres de taille et le sculpteur Paul landowski plaça sur son unique pile une statue de sainte Geneviève. Depuis, la patronne de Paris veille sur les destinées du pont de la Tournelle.

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1er arrondissement – Les jardins du Palais Royal

Les jardins du Palais Royal

Deux hectares de paix, de beauté et d’harmonie en plein coeur de Paris, cela ne se refuse pas. Chaque midi, nombreux sont les parisiens avisés qui viennent y faire une petite pause, dès qu’un petit rayon de soleil pointe le bout de son nez. Les chaisières ayant disparu depuis longtemps, on peut poser sa chaise à  son gré et ne pas compter le temps de sa paresse… Les amateurs de pierres chaudes se rangeront en rang d’oignon contre la façade nord pour profiter au maximum des rayons du soleil, les solitaires iront s’installer en plein milieu d’une allée, l’espace permettant quelques instants de se persuader que le centre du monde est finalement là  où on s’assied.

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1er arrondissement – Vers le Pont du Carrousel

Les cours du Louvre et les quais de Seine communiquent au niveau de la place et du pont du Carrousel par quelques arcades aménagées entre le Pavillon de Trémoille et le Pavillon de Lesdiguières. Quant à  cette aile du Palais, elle date d’Henri IV, beau parrainage pour le quai François Mitterrand. Moins fréquentéee que la cour Napoléon et sa fameuse Pyramide toute proche, interdite de trépied pour les photographes, ce coin garde tout son charme, en particulier en fin d’après-midi, quand les ombres s’allongent sur les pavages.

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4ème arrondissement – Le Petit Fer à Cheval

Quand j’étais gamin, en sortant de l’école, avant le rituel baby-foot, j’allais parfois traîner vers la rue de Lappe pour apercevoir les dames qui arpentaient le trottoir de la rue de la Roquette. Il y avait là , tout près de la place de la Bastille, un petit bar incroyable, minuscule, avec un comptoir en forme de fer à  cheval. Je n’en avais jamais vu de semblable.

Ce bar a aujourd’hui disparu, les dames de la Bastille aussi, mais jugez de mon plaisir quand rue Vieille du Temple je suis tombé sur le Bar du Petit Fer à  Cheval et son comptoir, en tout point semblable à  celui de mon souvenir. Je suis entré bien entendu et je n’avais rien à envier à Proust et sa madeleine. J’adore ces comptoirs là . Au plaisir de la consommation cette disposition ajoute celui de la conversation, une sorte d’intimité qui fait chaud au coeur. C’est au 32 rue Veille du Temple.

(Photo et commentaire publiés en septembre 2009)

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1er arrondissement – A la renommée des herbes cuites

1er arrondissement - A la renommée des herbes cuites

Parmi les anciennes boutiques conservées du vieux Paris, c’est l’une des plus belles. Immeuble et façade sont évidemment classés. Les panneaux peints derrière des vitres s’appellent des « fixés » et nous rappellent la belle époque des fameux « BOF », ces commerces de beurre, oeufs et fromages, dont la réputation ne fut jamais très bonne : on les a souvent accusé de faire fortune sur le dos du bon peuple qui n’avait guère le choix d’aller s’approvisionner ailleurs.. Ancien traiteur, le magasin affichait une magnifique enseigne qui proclamait, jusqu’à  la fin du dix-neuvième siècle, « La Renommée des Epinards » avant de se rabattre sur celles des herbes cuites au début du vingtième. La raison de ce changement de stratégie marketing (pardon pour cet anachronisme) ne peut que nous laisser songeur… Vous imaginez les discussions, le soir, chacun accoudé sur la toile cirée de la salle à  manger, devant le buffet Henri II? « Herbes cuites! te dis-je » « Pas du tout, il vaut mieux cent fois les Epinards! »

Cette photo vous rappelle quelque chose? Ce n’est pas tout à  fait un hasard. Il y avait au coin de la rue de Jouy et de la rue François-Miron une autre boutique dont l’enseigne était également « A la renommée des Epinards », mais dont la seconde enseigne précisait bien « Herbes Cuites ». Atget en avait pris une photographie en 1899. Bien lui en a pris puisque l’immeuble a été détruit en 1945. A retrouver sur Paris.fr ici

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