16ème arrondissement – Le petit bruit de l’oeuf cassé sur un comptoir d’étain

160006 – Le petit bruit de l’oeuf cassé sur un comptoir d’étain

 

Il est terrible
le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l’homme
la tête de l’homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glâce du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n’est pas sa tête pourtant qu’il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s’en fout de sa tête l’homme
il n’y pense pas

Jacques Prévert

On ne voit plus d’oeufs durs sur les comptoirs des brasseries. La législation oblige à les conserver au réfrigérateur. On voit de plus en plus de miséreux qui errent au petit matin après une nuit dans la rue. Aucune circulaire n’oblige encore à les dissimuler à la vue des passants.

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1er arrondissement – Matin blême marché Montorgueil

010044 – Matin blême marché Montorgueil

 

Il y avait un drôle de petit brouillard ce matin là rue Montmartre et on distinguait à peine le clocher de l’église Saint Eustache. Les habitués du marché longeaient doucement les étalages en prenant garde de ne pas tomber sur le trottoir glissant. Après leurs courses, ils iraient boire un café derrière le vinyl d’une terrasse chauffée et commenter doucement l’actualité avec leur voisin de table, car ici tout le monde se connaît plus ou moins. Les touristes arrivent plus tard.

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6ème arrondissement – Le facteur des Leveurs de coude

060027 - Le facteur des Leveurs de coude

C’est un drôle de marathon, jalonné de 42 étapes, 42 bars de Saint Germain des Prés, avec un temps de référence de 3heures et 6 minutes. Un hommage à Antoine Blondin. Inutile de dire qu’assez rapidement les concurrents, qui viennent comme ils sont ou plutôt comme ils auraient bien voulu être dans une vraie vie meilleure que celle d’aujourd’hui, sont un peu partis… et que le temps de référence de la compétition devient plus une histoire de comptoir qu’un objectif à atteindre. En tous cas, ce brave facteur, qui vous rappellera certainement un certain Jour de Fête d’un certain Jacques Tati, n’a plus qu’un objectif en remontant la rue Mazarine : rejoindre la prochaine halte pour lever à nouveau un coude ragaillardi. Et hop!

La page du Marathon des Leveurs de coude et du Festival Singe-Germain

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18ème arrondissement – Jazz et pas de danse place des Abbesses

18ème arrondissement - Jazz et pas de danse place des Abbesses

 

Les musiciens viennent souvent tenter leur chance place des Abbesses et c’est un des charmes de cette petite place, avec son métro et sa verrière signée Hector Guimard, son manège forain et son jardin orné du mur des « Je t’aime » caligraphiés dans toutes les langues. Ce jour là, la douceur de l’air, le talent et la joie de vivre des musiciens, la bonne humeur du public, l’émerveillement des tout petits et l’ébahissement des touristes ravis ont fait que le concert improvisé du groupe Omega a tourné à la fête et au plaisir partagé d’un instant rare de communion. Qui s’en plaindra?

Le groupe Omega

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7ème arrondissement – A quoi rêvent les poneys chez Deyrolle?

7ème arrondissement - A quoi rêvent les poneys chez Deyrolle?

 

Impossible de sortir pour piquer un petit galop, rien à faire sinon regarder les passants se hâter vers d’obscures destinations. A quoi songe-t-il ce poney, derrière les vitres de Deyrolles, le fameux taxidermiste parisien de la rue du Bac? Un incendie avait ravagé le cabinet de curiosités en 2008, mais la volonté et l’acharnement ont eu raison du mauvais sort. On ne s’en plaindra pas.

Mais au fait, les girafes, à quoi rêvent les girafes?

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13ème arrondissement – Le marchand de journaux du pont de Bercy

13ème arrondissement - Le marchand de journaux du pont de Bercy

Il a bien de la chance le kiosquier du Pont de bercy, à l’ombre l’été, à l’abri de la pluie l’hiver, il fait partie d’une vue typique du Paris comme on l’aime, avec son métro aérien et ses bords de seine. A deux pas, la Grande Bibliothèque feuillette ses grands immeubles autour de son extraordinaire jardin tropical, tandis que de l’autre côté du pont la pelouse du toit de Bercy ne semble pas avoir entendu parler de la sécheresse…

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18ème arrondissement – La place du Tertre sous la neige

180055 - la place du tertre sous la neige

 

Parfois, l’hiver nous réserve de bonnes surprises. Evidemment, il faut aussi se lever tôt, avant les touristes qui, eux, ne reculent devant rien pour prendre possession des lieux. Alors, quand la neige est au rendez-vous, que les peintres n’ont pas encore posé leur chevalet et que ce n’est pas la saison où les restaurants ont le droit d’occuper la moitié de l’espace, la place du Tertre daigne nous offrir sa plus belle perspective.

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14ème arrondissement – Léo, le libraire de la rue Boulard

140005 - Léo, le libraire de la rue Boulard - photo gérard Lavalette

 

C’est une librairie où les livres ont toute leur place et même toute la place. Entre les piles d’ouvrages qui s’élèvent en d’improbables empilages, Léo va et vient comme si de rien n’était, toujours un conseil et un sourire aux lèvres qui lui vient quand il a réussi à se faufiler entre ces colonnes instables qui semblent soutenir son plafond.

Librairie Alias, 21 rue Boulard Paris 14

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2ème arrondissement – Série noire rue Beauregard

 

2ème arrondissement - Série noire rue Beauregard

Il y a des soirs comme ça, et des quartiers aussi, où la lueur d’un réverbère, l’ombre d’un coin d’immeuble, les marches d’un escalier, les fenêtres indiscrêtes où s’agitent derrière des rideaux de fortune des silhouettes indécises, il y a des coins de rue où les images des romans noirs de Simenon ou de Léo Mallet vous reviennent en mémoire. Impossible alors de ne pas jeter un furtif coup d’oeil par dessus son épaule et de ne pas hâter son pas en guettant l’écho d’autres semelles qui semblent s’attacher aux vôtres. Par où s’éloigner de ces ombres? Par la rue Beauregard? Par les dix marches de la rue des Degrés, par la rue de Cléry? A deux pas, les filles s’enfoncent dans les portes de la rue Saint Denis et de la rue Blondel, d’autres ombres se fondent dans de sordides passages. Oui vraiment ce Paris de polar n’est pas si loin.

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1er arrondissement – Sous les jupes du Pont des Arts

1er arrondissement - Sous les jupes du Pont des Arts

Dès que le soleil pointe le bout de son nez, promeneurs et amoureux se précipitent sur le pont des Arts et rien ne semble pouvoir stopper leur enthousiasme, comme en témoignent les nombreux petits cadenas d’amour qui le décorent et que la Mairie de Paris semble avoir décidé, de guerre lasse, de ne plus enlever. Il faut dire que le soir, quand le soleil éclaire par dessous le tablier du pont et dessine en ombres chinoises les promeneurs enlacés, quelle jolie fille pourrait en vouloir au vent fripon de s’en prendre à son jupon?

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