Financée par souscription nationale en 1844, cette fontaine rend hommage au co-fondateur de l’Illustre Théâtre. Entouré de deux allégories, la comédie légère et la comédie sérieuse, Jean-baptiste Poquelin semble contempler avec amusement le petit panneau d’interdiction de stationner sur le trottoir pour les deux roues qu’un plaisantin a bien entendu utilisé pour appuyer le sien. Il aurait sans doute trouvé de son vivant la provocation assez bien venue.
1er arrondissement – La fontaine Molière – Photo Gérard Laurent
4ème arrondissement – Les pêcheurs à la ligne du quai d’Orléans
La pêche à la ligne, vieille tradition parisienne, est aussi parfois un moment de répit pour les poissons et l’occasion pour les pêcheurs de disserter sur le temps, le niveau du fleuve, la pureté de ses eaux et toute autre sujet qu’il est si agréable d’aborder avec de vieux amis. Et tant pis si on ne se préoccupe plus guère de la ligne, jetée d’un côté, tandis qu’on regarde rêveusement de l’autre…
Quel plaisir ce matin là de voir quelques vieilles voitures escalader en ahanant les rues pentues de Montmartre et passer fièrement rue de l’Abreuvoir devant la Maison Rose, établissement peint mille fois depuis le fameux tableau d’Utrillo
A deux pas de la prestigieuse manufacture des Gobelins, la rue Berbier du Mets, ancienne ruelle des Gobelins, aligne sagement les façades magnifiques d’un des côtés du Château de la Reine Blanche, auquel on accède par la rue Geffroy. La rue a été tracée sur le lit enfoui de la Bièvre. Ici les réverbères sont plus hauts, plus élancés, les murs osent des crépis qu’aucune peinture ne viendra recouvrir et les pierres qui marquent les angles s’arrondissent pour mieux vous laisser passer. Le petit chien m’avait bien repéré et me fixait d’un oeil mi curieux, mi goguenard en suivant sa maîtresse. C’était un bien beau matin, plein de taches de lumière et d’ombres profondes et fraîches.
Minuscule passage entre la rue de Richelieu et la rue de Beaujolais, le passage de Beaujolais offre au promeneur les reflets imprévus de ses vitrines, dissimulées dans l’ombre comme cette boutique de lingerie dont la propriétaire habillait et deshabillait son mannequin fétiche au réalisme inquiétant et séducteur. J’ai bien peur que la boutique ait disparu sous les coups de boutoir d’une rentabilité fuyante… (2008)
C’est au 74 du faubourg Saint Antoine qu’on peut admirer cette magnifique verrière, témoin de la splendeur passée de ce haut lieu de l’activité du meuble. Au-dessus, une gigantesque cheminée qu’on aperçoit mieux depuis le passage Lhomme, se dresse fièrement vers le ciel. Verrière et cheminée sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques. (photo et commentaire 2006)
Connue avant guerre pour ses très nombreux bals populaires, dont le Balajo reste un des plus célèbres et continue d’ailleurs à animer les soirées du quartier, la rue de Lappe, aux portes du faubourg Saint Antoine, était le lieu de détente des nombreux ouvriers du quartier et le lieu d’encanaillement des bourgeois, un peu comme Montmartre au début du siècle. Ruelles, bars, bals, mauvais garçons et prostituées faisaient l’attrait de ce coin de paris, réputé pour être le foyer de toutes les révolutions et autres mouvements populaires et revendicatifs. Aujoud’hui, les bars a tapas ont remplacé les petits cafés et les antiquaires pris la place des épiciers et autres Bof. Il reste encore quelques bistrots pour les nostalgiques, comme « Les Sans-Culottes » au 27, et une vie de quartier qui demeure étonnament chaleureuse. On se souvient du film de Cédric Klapisch, « Chacun Cherche son Chat » et de sa galerie de personnages attachants. Ils sont toujours là , un peu effrayés par l’évolution très rapide de leur quartier, mais fermement décidés à ne pas laisser les bourgeois leur voler leur vie de quartier. Ce n’est pas gagné. (2004)
Quel meilleur endroit que la cour du havre de la gare saint lazare pour cette magnifique sculpture d’Arman, intitulée « l’heure de tous »? On dit parfois qu’un train qui arrive à l’heure ne fait pas les gros titres, mais avec cette oeuvre là , toutes les heures sont désormais propices pour n’importe quel voyage. il suffit de choisir la sienne… et de sauter dans le train!