19ème arrondissement – Les sdf du quai de Loire ( 2004)

19ème arrondissement - Les sdf du quai de Loire

 

C’est toujours quand le froid s’installe qu’on semble s’apercevoir qu’un nombre croissant de nos compatriotes vivent dans la rue. Le problème avec ce phénomène, aussi vieux que l’urbanisation, c’est qu’après avoir connu un pic après la seconde guerre mondiale, on avait cru le résoudre à grands coups de programmes de construction de logements sociaux. On sait ce qu’il en est. Et on dit aujourd’hui que de nombreux sdf ont un emploi, et souvent même pas précaire mais que le prix des logements est tel, et leur salaire si bas, qu’il leur est impossible de trouver à se loger. Leur nombre est estimé à plusieurs dizaines de milliers, fourchette basse, si je peux me permettre, pour la région parisienne… (2004)

© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris

10ème arrondissement – Sans domicile fixe quai de Valmy (2004)

10ème arrondissement - Sans domicile fixe quai de Valmy (2004)

Il passe comme une ombre, toute sa fortune dans un sac ou, luxe suprême, dans un caddie. Et quand l’ombre s’étend sur le canal saint martin, même sa propre silhouette se fond un peu plus dans la nuit du quai de valmy… Derrière, un distributeur pas du tout automatique de billets le nargue, lui qui a depuis longtemps perdu le savoir faire de cet automatisme là . Bientôt, le froid et de larges rasades de mauvais vin auront raison de sa peur et de ses insomnies pour une pause salutaire sous un porche, au creux d’un réduit ou sous un carton…

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4ème arrondissement – Gérard de Saint-Martin

4ème arrondissement - Gérard de Saint Martin

Comme souvent, mes pas m’avaient conduit rue Saint Martin, au coin de la rue Pernelle. C’est là que celui qu’on nommait affectueusement Gérard de Saint Martin habitait, dans une petite boite en bois accrochée aux grilles d’un parking . Je lui apportais du tabac gris, d’autres fois des madeleines qu’il émiettait pour les oiseaux qui avaient pris l’habitude de venir nombreux devant son petit logis de fortune. Il est mort début 2008. La boite a disparu et ce furent les motos qui prirent sans vergogne sa place laissée vacante. Depuis et cela lui aurait fait plaisir, l’endroit est occupé par un container de récupération de vêtements usagés. Sois heureux où que tu sois, Gérard, toi qui craignais tant les extra-terrestres, tout le monde t’aimait, tout le monde aimait ton sourire et ta gentillesse. Ce soir là  je n’étais pas le seul à être triste.

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1er arrondissement – Le mendiant de la rue du Louvre

Le mendiant de la rue du Louvre

 

Je ne connais pas son nom. Il passait lentement, rue du Louvre, entre les tables de la terrasse, profitant de l’absence complice du garçon de café, quand je lui ai demandé s’il accepterait de poser pour un portrait. Il me sourit, sortit un peigne de son manteau plein de peluches et, lentement, démêla les boucles de sa barbe ondulante. Il y avait tant de fierté dans son regard.

 

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14ème arrondissement – La Musique adoucit-elle la misère?

140006 - La musique adoucit-elle la misère?

 

On pourrait le penser en voyant l’air miséricordieux de cette jeune femme au regard compatissant de madone qui semble jouer pour le misérable qui git au milieu de ses paquets, toute sa fortune, rassemblés comme un rempart autour de lui et de sa solitude. Mais les passants qui montent, pressés, les marches pour sauter dans leur métro regardent d’un drôle d’air le vagabond et on ne voit pas beaucoup de miséricorde dans leur regard, mais de la peur. Peut-être la crainte non dite que cette déchéance les engloutisse un jour, à leur tour? Il semble si court, aujourd’hui, le chemin qui nous en sépare…

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