1er arrondissement – Le temps qui passe et les mots d’amour aussi sur le Pont des Arts

1er arrondissement - Le temps qui passe et les mots d'amour aussi sur le Pont des Arts

Les cadenas d’amour ont cédé la place à de grandes vitres et le pont des Arts a retrouvé sa dignité. On y vient de nouveau pour admirer la Seine et l’île de la Cité et non plus s’y admirer soi-même en train de jeter la clé d’un love-lock dans le fleuve, enlacé au cou d’un hypothétique amour éternel…

Mas quelques unes, y viennent parfois lire les prénoms gravés sur des cadenas rescapés, accrochés en grappes interdites. Avaient-elles jadis, elles aussi, gravé le nom de leur amour sur un arbre ou quelque monument? Et cet amour a-t-il duré éternellement, comme promis?

Qu’importe après tout, si la promesse était belle!

© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris

14ème arrondissement – La pissotière du boulevard Arago (photo 2002)

14ème arrondissement - La pissotière du boulevard Arago (photo 2002)

Le boulevard Arago a deux titres de gloire. Il héberge la célèbre maison d’arrêt de la Santé, c’est vrai. Mais interrogez les chauffeurs de taxi, c’est sans doute pour une autre de ses caractéristiques qu’ils vous citeront tous le boulevard Arago. En effet, au beau milieu du sinistre trottoir qui borde la prison, s’élève la dernière vespasienne de Paris. Une aubaine dans nos villes où désormais tout est tarifé, même la satisfaction légitime des besoins les plus naturels. (texte écrit en 2008, avant le déploiement des sanisettes)

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13ème arrondissement – L’aquarium et le chien de la rue Pirandello

13ème arrondissement - L'aquarium et le chien de la rue Pirandello (2003)

Chaque année, un artiste de rue jalonne le parcours entre les ateliers des artistes des Lézarts de la Bièvre, pour leurs portes ouvertes. En 2003, Nemo entreprit donc de mettre un peu de poésie sur les murs du quartier. Rue Pirandello, il récupéra judicieusement le motif en relief d’une façade délabrée pour en faire un poteau-aquarium avec quelques poissons plus vivants que nature. J’admirais la scène quand un chien en promenade s’arrêta et en renifla longuement le pied, comme il convient de le faire quand on est un chien honnête et qu’on croise un poteau… La photo s »imposait.

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8ème arrondissement – Le joli temps des piquets de corsages (2004)

Comme il était beau le temps des piquets de corsage… Ah, mignonne, comme il est vrai qu’il faut aller voir si la rose, qui ce matin avait déclose… tant qu’il est encore temps… Et comme je suis resté longtemps, ému, à regarder cette dame contempler cette vitrine au coin de la rue Pasquier, entendant presque dans sa tête résonner les flonflons du bal. (2004)

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19ème arrondissement – Les sdf du quai de Loire ( 2004)

19ème arrondissement - Les sdf du quai de Loire

 

C’est toujours quand le froid s’installe qu’on semble s’apercevoir qu’un nombre croissant de nos compatriotes vivent dans la rue. Le problème avec ce phénomène, aussi vieux que l’urbanisation, c’est qu’après avoir connu un pic après la seconde guerre mondiale, on avait cru le résoudre à grands coups de programmes de construction de logements sociaux. On sait ce qu’il en est. Et on dit aujourd’hui que de nombreux sdf ont un emploi, et souvent même pas précaire mais que le prix des logements est tel, et leur salaire si bas, qu’il leur est impossible de trouver à se loger. Leur nombre est estimé à plusieurs dizaines de milliers, fourchette basse, si je peux me permettre, pour la région parisienne… (2004)

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19ème arrondissement – La cigogne de la rue de l’Ourcq (2005)

19ème arrondissement - La cigogne de la rue de l'Ourcq (2005)

La rue de l’Ourcq aura connu des années difficiles et les travaux de rénovation auront été l’occasion de nombreux retards et conflits. Les façades borgnes sur des immeubles classés insalubres ont fleuri pendant presque vingt ans. On en trouve encore. Heureusement, quelques artistes de rue ont décidé très tôt de réhabiliter à leur manière la vie du quartier, et grâce à eux la vie a repris le dessus, y compris dit-on la natalité… Puissent les cigognes avoir toujours le dernier mot sur les vautours…fussent-ils immobiliers. (2005)

(pochoir Mosko & Cie)

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10ème arrondissement – la Gare de l’Est rue d’Alsace (2004)

10ème arrondissement - la Gare de l'Est rue d'Alsace (2004)

La gare de l’est est emballée, non pas par Christo mais par les bâches des entreprises qui procèdent à sa rénovation. Il nous reste les superbes toits de zinc pour rêver un peu à ce lieu magique. La gare de l’est gardera toujours un petit quelque chose que les autres n’ont pas, la guerre de 14-18 sans doute et son départ au front, fleur au fusil, qui aura marqué les esprits. La photo est prise depuis la rue d’Alsace, c’est dire la charge symbolique, du haut des marches d’un très curieux escalier qui n’est pas sans rappeler, en plus petit je vous l’accorde, le fameux escalier au pied de Trinita dei Monti à Rome. (2004)

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10ème arrondissement – Sans domicile fixe quai de Valmy (2004)

10ème arrondissement - Sans domicile fixe quai de Valmy (2004)

Il passe comme une ombre, toute sa fortune dans un sac ou, luxe suprême, dans un caddie. Et quand l’ombre s’étend sur le canal saint martin, même sa propre silhouette se fond un peu plus dans la nuit du quai de valmy… Derrière, un distributeur pas du tout automatique de billets le nargue, lui qui a depuis longtemps perdu le savoir faire de cet automatisme là . Bientôt, le froid et de larges rasades de mauvais vin auront raison de sa peur et de ses insomnies pour une pause salutaire sous un porche, au creux d’un réduit ou sous un carton…

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11ème arrondissement – Ok Corral rue de la Roquette (2007)

11ème arrondissement - Ok Corral rue de la Roquette (@Gérard Laurent - 2007)

La démarche chaloupée, la main prête à saisir son arme, le regard fixe, notre gaillard attendait avec une patience résignée que son adversaire fasse le premier geste. Pour se donner du courage, il avait apporté de quoi se rafraîchir et il fit bien car le face à face dura de très longues minutes, portant la tension à son comble. Finalement, l’autre disparut comme il était venu sans doute, et notre homme, soulagé, s’assit au bord du trottoir. Chacun dans la rue reprit ses activités comme si rien ne s’était passé. Jusqu’à la prochaine alerte.

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