Et les pigeons, Monsieur, ils sont contagieux les pigeons?
L’homme ne savait pas quoi répondre, occupé qu’il était à ne pas s’approcher de l’enfant.
C’était donc cela une épidémie qui touchait les plus âgés, propagée disait-on par les plus jeunes…
Il y a comme ça des rues encore préservées, avec leur petit café-restaurant typique à la terrasse accueillante, où il fait bon s’asseoir pour bavarder un peu et échanger des nouvelles. Le Colibri, rue Véron, partage avec quelques autres bonnes adresses, cet avantage inestimable : sembler se tenir à l’écart de la presse et de la frénésie. Il sert de lieu de rendez-vous aux anciens du quartier, jeunes et moins jeunes. Mais je vous rassure, Jean Georges, plus connu sous le pseudonyme affectueux de Toutoune, et Antoine me l’ont confirmé, seules la gentillesse et la discrétion servent ici de passeport pour être bien accueilli…
Antoine, sur cette photo, regardait par terre. Pressentiment? Il nous a quittés le 27 juin 2008 et a été inhumé au cimetière de Pantin le 8 juillet. Ses amis lui ont rendu l’hommage qu’il fallait, à la hauteur de sa gentillesse qui était immense.
Adieu, l’Antoine, on t’aimait bien, tu sais… (article original publié en 2008)
© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris
L’engouement pour le quartier de la Villette et le canal de l’Ourcq transforment peu à peu ces lieux naguère industrieux et populaires en rendez-vous branché. Il est vrai qu’un coucher de soleil quai de Loire en vaut bien d »autres plus exotiques. (2004)
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On ne les voit même plus ces touristes d’Elisabeth Buffoli, tant ils semblent avoir toujours été là , comme une évidence. Contemplant sans se lasser la rue Pierre Lescot, ils lèvent au ciel leur regard blanc et renvoient aux touristes que nous sommes tous un jour ou l’autre, une image un peu pataude et quotidienne. (Photo et commentaire 2008)
En 2017, la Ville de Paris décide d’offrir cette œuvre à la Ville de Montréal à l’occasion de son 375e anniversaire… peut-être aussi à l’occasion du grand chantier de rénovation du forum des halles et de la construction de la canopée.
© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris
On avait beaucoup plaisanté, et échangé des bons mots. Le marchand de marrons s’affairait, la vieille dame mitraillait le stand avec son focaflex pour, disait-elle, faire des souvenirs à ses petits enfants. Il faisait bon vivre ce matin-là sur ce petit marché traditionnel de la place de la Réunion. (2000)
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A l’angle des rue du Caire, du Nil et d’Aboukir, deux petites rues se donnent la main pour une ronde, les rues de Damiette (toujours ce parfum oriental) et la rue des forges. C’est là , très précisément, au centre du cercle, que se situait la fameuse cour des miracles. Le quartier, même débarrassé de ses mendiants et de son chef, le roi de Thunes, par le lieutenant de police La Reynie en 1667, garda longtemps sa mauvaise réputation. Il faut dire que Victor Hugo s’employa avec son immense talent à en perpétuer le souvenir et que malfrats corses et marseillais, plus près de nous, en avaient fait leur quartier général. Plus de danger aujourd’hui : les malandrins ont disparu ou ne se montrent plus et les prostituées sont cantonnées plus à l’est, vers la rue saint Denis et la rue Blondel, où évidemment je ne conseillerai à personne de photographier les passants pour le « pittoresque »… Mais sur le petit périmètre de ce qui fut le centre de la pauvreté et de l’exclusion de la capitale, ce sont les ateliers de couture qui ont pris le relais et, pour accompagner vos pas, le ron-ron des machines à coudre ou le roulement sonore des chariots des petits journaliers qui déménagent portants de robes ou cartons de fringues branchées d’un magasin à l’autre. C’est le moment de guetter ce que sera la mode de cet été: les chapeaux et les rubans font un retour en force et les pastels seront de mise. Il n’y a plus qu’à dénicher le petit haut pour aller avec. (2006)
© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris
Pendant la fermeture de la circulation fluviale sur le canal saint Martin avec les travaux d’aménagement de la place de la Bastille, les pompiers de Paris en profitent pour venir s’y entraîner en milieu aquatique. Une eau à quelques degrés, 3 à 4 mètres de profondeur, beaucoup de vase, mais une eau calme, un environnement idéal pour tester hommes et matériels à la grande joie des riverains et des touristes.
© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris
Les cadenas d’amour ont cédé la place à de grandes vitres et le pont des Arts a retrouvé sa dignité. On y vient de nouveau pour admirer la Seine et l’île de la Cité et non plus s’y admirer soi-même en train de jeter la clé d’un love-lock dans le fleuve, enlacé au cou d’un hypothétique amour éternel…
Mas quelques unes, y viennent parfois lire les prénoms gravés sur des cadenas rescapés, accrochés en grappes interdites. Avaient-elles jadis, elles aussi, gravé le nom de leur amour sur un arbre ou quelque monument? Et cet amour a-t-il duré éternellement, comme promis?
Qu’importe après tout, si la promesse était belle!
© gérard Laurent pour ParisCool, les photos de Paris
Le boulevard Arago a deux titres de gloire. Il héberge la célèbre maison d’arrêt de la Santé, c’est vrai. Mais interrogez les chauffeurs de taxi, c’est sans doute pour une autre de ses caractéristiques qu’ils vous citeront tous le boulevard Arago. En effet, au beau milieu du sinistre trottoir qui borde la prison, s’élève la dernière vespasienne de Paris. Une aubaine dans nos villes où désormais tout est tarifé, même la satisfaction légitime des besoins les plus naturels. (texte écrit en 2008, avant le déploiement des sanisettes)
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